Jean-Pierre Soussigne
un auteur dramatique au service de l'informatique
Disciple de Samuell Beckett, chorégraphe, auteur
du très réussi CDRom le XIX° siècle de Victor Hugo
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Ensemble des témoignages

Victor Hugo : éditeur
Jules Verne : auteur
Balzac : auteur
A. David-néel : auteur

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Interview


 Les vendeurs de CDRoms  >>L'écriture multimédia >>Un auteur et des réalisateurs

Les vendeurs de CDRom:
des vendeurs de boîtes de conserve

Que pensez-vous des CDRoms culturels actuellement et de l'état du marché?
Ce que j'ai à dire c'est surtout les choix marketing qui sont faits. On essaie de limiter les rôles des auteurs, et de faire des CDRoms anonymes, qui se ressemblent tous plus ou moins.  Un thème marche et on se rue dessus. Or je suis persuadé que de faire un CDRom parce que le thème est dans le vent est une erreur grave. Qu'on me prouve que les choix commerciaux actuels sont les bons, parce que je n'en suis pas persuadé. On fait du marketing sur les CDRoms, comme on fait du marketing pour des téléphones ou des petits pois. Or il devrait y avoir une réelle réflexion spécifique sur ce support culturel. Au début des CDRoms en 1992-93, il y avait de véritables œuvres réfléchies.

Par exemple pour les éditions Arborescence que je connais bien, ils avaient tenté de faire un lien entre un auteur de littérature, un peintre et un musicien. Enfin bref, c'était les débuts, mais on essayait des choses novatrices, avec des liens multimédia autres de ce qui existait déjà. L'intelligence parlait, on faisait confiance aux esprits de synthèse, avec la réunion des différentes techniques.Or c'est de moins en moins le cas. Déjà les politiques d'auteurs pour les CDRom disparaissent. Le mot auteur fait peur parce que derrière cela signifie "droits d'auteur". Les histoires financières et administratives prennent le dessus sur la création et sur l'innovation en multimédia. La préexistence infuse du marché est un leurre. Qu'on laisse donc les auteurs guider le marché.

Un peu comme au cinéma?
Oui, comme au cinéma qui connaît les mêmes tendances. On est à la limite de l'idéologie et c'est dangereux. Les idéologies au pouvoir sont dangereuses. Et c'est ce qui se passe dans certains milieux comme celui de l'informatique: il y a des choses qu'il faut faire parce que ça marche et d'autres pas. Ce n'est pas comme cela que ça devrait fonctionner. En tous cas, selon moi, c'est la raison pour laquelle il y a peu d'innovation dans les produits et qu'ils se ressemblent tous. Les gens de marketing devraient peut-être plutôt mettre en exergue la magie, la synergie dont je parlais entre un auteur et une équipe technique. Les gens de marketing font un métier à l'ancienne sur des produits tout nouveaux. Ils devraient être à même de faire de nouvelles choses pour de nouveaux produits. Ils ne prennent pas le CDRom comme quelque chose de nouveau, donc cela ne marche pas. Je dis cela, mais je n'ai aucun pouvoir de décision. Et sur le XIX° siècle de Victor Hugo, cela ne s'est pas passé comme cela.
Le CDRom existe depuis 8 ans maintenant en France, on pourrait réfléchir dans le temps sur ce qui a marché véritablement et arrêter ces politiques éditoriales frileuses et conventionnelles.

Pourquoi le XIX° siècle de Victor Hugo, pourquoi ce titre?
Ce n'était pas mon choix. Je croyais que Victor Hugo serait suffisant. C'est le service Marketing de chez Havas qui a estimé que ce serait mieux de vendre deux choses, Hugo et le XIX° siècle, pour le prix d'un. Je ne revendique donc pas ce choix.


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L'écriture multimédia:
un repos pour un auteur de théâtre

Vous qui êtes un homme d'écriture, de mise en scène et de théâtre, pouvez-vous nous exprimer votre rapport avec l'écriture multimédia et vos expériences passées ?
Il n'y a pas plus difficile que l'écriture de pièces de théâtre. C'est bien plus difficile que l'écriture multimédia. Au théâtre, en effet, même si on bâtit une structure préalable, on est dépendant de la vie des personnages qu'on crée, qu'on fait vivre. Les personnages ne font pas n'importe quoi, notre liberté d'auteur est limitée: ces personnages vivent et doivent être réels. C'est la vie des personnages qu'on leur inculque qui rend l'écriture théâtrale aussi difficile. En multimédia, l'écriture est toute différente. Attention, lorsque l'on fait un CDRom d'auteur, l'écriture est essentielle, le scénario est là, en plus de l'arborescence.

Par exemple, pour Victor Hugo, le scénario fait environ 200 pages. Mais pour comparer les deux types d'écriture: en théâtre j'aurais mis peut-être un an, ou deux ans. Pour Victor Hugo, j'ai lu les textes intégraux 4 mois, mais j'ai écrit le scénario pendant 2 mois seulement. Rapidement, d'ailleurs, mais il était fait pendant l'été. Ce qui montre la différence de travail à fournir. En multimédia, une fois la structure faite, on est soulagé, libre d'avoir un chemin à suivre. La structure devient le paratonnerre, le paravent positif de nos folies passagères. L'arborescence donne de belles limites... On trouve une structure correspondant au thème et puis on s'y tient. C'est alors que la folie, la magie peut s'exprimer, on peut un peu imaginer n'importe quoi puisque la structure nous soutient et nous a mis sur des rails. La création est balisée, pour le repos de l'auteur. L'écriture multimédia, comparée à l'écriture théâtrale ou de cinéma est une chose reposante pour un auteur, calmante, et excitante à la fois. Pour ma part, elle me tourmente moins, elle me calme, et me permet quand même d'être créatif. C'est comme si l'on donnait à l'enfant les possibilités de structurer sa pensée en adulte. Dans une découverte d'un CDRom, il y a ça : le jeu (le monde de l'enfant), et la structure (le monde de l'adulte).
L'écriture multimédia détient un rapport avec la liberté au sens large qui est très spécial, très ambigu. Sur certains écran du XIX° siècle de Victor Hugo, il existe pas moins de 18 entrées possibles ! Cette liberté a été volontaire : elle participe à l'amplitude de l'œuvre de Hugo. S'il y au autant de chemins, c'est pour montrer le gigantisme de Hugo, ses liens avec toutes les strates de la société du XIX° siècle.
J'ai eu la très grande chance de travailler une dizaine d'années auprès de Samuel Beckett : il m'a appris la rigueur. J'ai été un véritable apprenti à ses côtés. Ce que j'aime, ce sont les espaces, comme on les organise, et l'oral, le son, les tonalités. C'est tout simplement pour tout cela que je suis arrivé au multimédia. Ce sur quoi j'aimerais travailler maintenant, ce serait sur Giordano Bruno, l'inquisition, Dante… Ou encore un travail sur les alexandrins. J'aime dire des textes, les lire oralement. J'aimerais montrer en CDRom que l'alexandrin peut être lu comme de la prose, qu'il y a une véritable musique dans l'alexandrin. Cela oui, ce serait un travail passionnant.


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Un auteur
et des réalisateurs
de l'artisanat pour une réussite

Comment avez-vous travaillé avec l'équipe technique? Ou plus précisément où s'arrête la compétence d'un auteur de CDRom, dessine-t-il, fait-il les animations sur Director?
J'ai travaillé avec Michel Prudhomme (pour l'infographie ), et Denis Tribalat qui est ingénieur du son. Bien sûr que je sais comment fonctionnent tous les instruments informatiques. Mais pour concevoir un CDRom, il n'est pas besoin de devenir un grand informaticien. Au contraire. Pourquoi vouloir enlever le plaisir de création à un informaticien. Je crois qu'il faut arriver à un peu d'artisanat pour faire un bon CDRom.

Qui a imaginé les assemblages "son, image, texte" comme par exemple le principe d'avoir sur un même écran une citation qui défile, une voix racontant un texte de Hugo, et une biographie écrite?
Je laissais Prudhomme créer les écrans et moi derrière j'ajustais, je pensais. C'est moi qui ai pensé à mettre tous ces média sur un même écran. Effectivement, c'est novateur, mais on me l'a reproché. On a dit que c'était illisible. J'aime bien moi titiller les sens. C'était une volonté de départ. C'est d'ailleurs un peu comme cela que je fonctionne, j'aime faire travailler les différentes parties de mon corps, un peu comme si c'était du sport. Comme je vous le disais, il doit rester un arrière-fond d'artisanat dans la création d'un CDRom. Un bon CDRom est réussi s'il y a eu alchimie entre ma vision de Hugo, l'arborescence que j'ai créée, les volontés de départ et les savoirs techniques.

Vous avez vécu cela, cette alchimie en faisant le XIX° siècle de Victor Hugo?
Oui, Prudhomme et Tribalat sont de véritables génies. Plus qu'un ingénieur du son, Denis Tribalat a un sens musical réel. Eh oui, ces deux personnes ont apporté énormément au CDRom. Je revendique la maternité du XIX° siècle de Victor Hugo, mais sans eux, il aurait été autrement.

Est-ce grâce à votre goût du son, que vous avez fait une voix dans le XIX° siècle de Victor Hugo?
Exactement. Avec le travail sur les voix et l'intonation, on donne quelque chose dans l'instant. Il y a aussi la voix de Bonafou qui est plus classique dans son intonation, plus neutre. Mais c'était fait exprès, parce qu'elle faisait très XIX° siècle. Et la voix de Laurence Pujol qui lit les lettres de Juliette Drouet est d'autant mise en valeur face à nos deux voix masculines. C'est une voix féminine adulte, de femme mûre. Certains d'ailleurs n'ont pas aimé. Moi, j'ai aimé le passé lourd de Juliette qui suintait dans sa voix. Le son commence enfin à être pris au sérieux. C'est long, mais on y arrive. Selon moi, dans un CDRom, le plus important, c'est en premier lieu le son, puis l'image et enfin le texte. Encore de nos jours, les priorités sont différentes: en premier l'image, puis le texte et enfin le son. C'est très dommageable.

Si vous aviez à refaire ce CDRom, que feriez-vous de différent?
J'avais dans l'intention de créer un chapitre qui montre les prémices du Surréalisme dans l'œuvre de Victor Hugo, évidemment pas dans Les Misérables ou Notre Dame de Paris, mais dans d'autres œuvres. Et je l'aurais présenté peut-être sous la forme des 4 éléments : eau, terre, mer, feu. Mais c'est le temps qui nous a manqué, comme je vous l'ai expliqué.

Si vous deviez faire un nouveau CDRom, que feriez-vous différemment, je parle dans l'organisation entre les différents techniciens?
J'imposerais la lecture du script, à l'infographiste et à l'ingénieur du son, avant de commencer quoi que ce soit, un peu comme on fait une prélecture assis au théâtre, pour qu'il y ait un certain retrait vis-à-vis du script, une appropriation, un cheminement. Et puis, en théorie, si on avait un temps illimité pour concevoir un CD, il faudrait faire trois scripts différents : un pour le son, un pour l'image, et un pour les textes. Mais bon…

Le support CDRom est trop parasité, trop rapide…?
Oh ! non, le support CDRom permet la rapidité mais aussi la réflexion, mettez un écran du XIX° siècle de Victor Hugo, écoutez Hugo parler et une citation défiler, et là vous pouvez méditer, prendre votre temps, vous immerger…


 Jean-Pierre Soussigne

un auteur dramatique au service de l'informatique

Disciple de Samuell Beckett, chorégraphe, auteur du très réussi cd-rom le XIX° sicèle de Victor Hugo

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Ensemble des témoignages

Victor Hugo : éditeur

Jules Verne : auteur

Balzac : auteur

A. David-néel : auteur

Biographie

 

Jean-Pierre SOUSSIGNE avec le XIX° siècle de Victor Hugo est un des plus grand auteurs de CDRom culturel. Choisi pas Max Dérhy en 1996 pour réaliser une oeuvre sur le plus grand homme de lettres français dans une logique éditoriale de politique d'auteur, Soussigne a profité de l'intelligence de son éditeur (éditions Arborescence-Havas Interactive) et de la grandeur de l'écrivain étudié.

Si ce CDRom est une réussite, de par une nouvelle écriture multimédia, c'est, semble-t'il, grâce au passé d'écriture traditionnelle de Jean-Pierre Soussigne.
En effet, celui-ci est avant tout un homme de théâtre. Apprenti de Samuel Beckett, il a appris à ses côtés la puissance du mot, mais aussi l'importance essentielle du son, du placement de la voix, et de la mise en scène. Il a d'ailleurs participé pendant de nombreuses années en Californie à la chorégraphie de spectacles.

Nourri de ces expériences, il aborde en 1996 le "genre" numérique à sa manière : il ne regarde que très peu de CDRoms, ne touche pas à la machine informatique, explore celle-ci comme un spectateur. En revanche, il lit pendant plus de quatre mois toute l'oeuvre de l'écrivain-homme de son temps, et s'immerge de ses pensées, afin d'en sortir une arborescence qui soit à l'image de Victor Hugo : gigantesque, imposante, aux chemins multiples.
Il ajoute à l'écriture multimédia une place unique au son comme média à part entière dans la découverte de l'écrivain du XIX° siècle.

Soussigne est donc un véritable auteur de CDRoms, dans la lignée des grands auteurs de romans, de pièces de théâtre et d'histoires cinématographiques.

Espérons que c'est cette voie de politique d'auteurs que les éditeurs suivront de plus en plus afin d'arriver à de vraies oeuvres originales sur CDRom comme l'est le XIX° siècle de Victor Hugo.

Dates :
1971 : Rencontre avec Samuel Beckett, adaptation cinématographique de l'Explusé et création de trois nouvelles au Musée d'Orsay

1983 : réalisation de documentaires chez les Indiens Wanaga

1987 : Activités théâtrales en Californie, USA

1996 : rencontre avec Max Dérhy, PDG des éditions Arborescence

1997 : réalisation du CDRom Le XIX° siècle de Victor Hugo

 

 Le XIXe siècle de Victor Hugo


Jean Pierre Soussigne

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Fiche technique et analyse

Date de sortie: 1997
Editeur, diffuseur: Arborescence, Havas Interactive
Studio de création: Havas Interactive
Auteurs: Jean-Pierre Soussigne
 Image :  Michel Prudhomme
Son :  Denis Tribalat
Cible: grand public de tous âges
Prix approximatif: 380 francs
Plateforme: PC et MAC

Ce CDRom a pris le parti de présenter le XIX° siècle par l'intermédiaire d'un homme de littérature : Victor Hugo. Ce CDRom se veut être "tout le XIX° siècle, la lumière de la vie et de l'oeuvre de Victor Hugo, l'homme-siècle."*
*Citation de l'éditeur, reprise de la boite-coffret jointe au CDRom.

A l'instar de la vie et l'oeuvre de Victor Hugo, ce CDRom crée une impression de foisonnement, de gigantisme, de lourdeur tellement les chemins pour appréhender l'homme Hugo et son siècle sont nombreux.

Tableau récapitulatif de l'arborescence (dans le sens décroissant de son volume d'informations):
1. L'homme-siècle
2. L'homme-océan
3. Index
4. L'exil
5. Prologue
6. Net (lien avec Internet)

Evidemment, les rubriques sont reliées entre elles, et une lecture transversale est possible selon que le sujet le permet.Les deux principales rubriques sont l'homme-siècle et l'homme-océan.

1. L'homme-siècle :
Pour resituer un homme dans son siècle, Jean-Pierre Soussigne l'a fait en développant ce qu'était le XIX° siècle, chronologiquement, par repères historiques, mais aussi par la mise en évidence de l'emprunte laissée par la personnalité-même de Victor Hugo sur l'Histoire.

La liberté laissée à l'utilisateur tient dans cet enchevêtrement d'informations que l'on peut découvrir à son gré.
Par exemple, les caricatures sur Hugo, visibles à plusieurs endroits.
Ou encore à l'intérieur d'une grande section, deux possibilités sont offertes pour découvrir une oeuvre ou un homme : en cliquant sur le chapitre choisi et revenir au sommaire, puis de nouveau choisir une nouvelle oeuvre ou un autre homme du XIX° siècle, ou bien opter pour la touche "suivant" qui permet de voir à la suite tous les chapitres cités (on peut faire suivant, précédent, ou retour). Le choix est donc laissé à l'utilisateur : appréhender l'histoire du XIX° siècle par thème par chronologie, tout en panachant à souhait les deux possibilités.

2. L'homme-océan :
Dans ce chapitre qui se veut être un aperçu de l'oeuvre de Hugo, des choix précis ont semble-t'il été pris : pas de textes intégraux, pas de résumés d'oeuvres, mais un choix volontairement étudié.

Déjà, une seule oeuvre, est vue intégralement, c'est Hernani. Elles est resituée par rapport à Hugo : il l'a écrite lorsqu'il avait 28 ans, par rapport à la production littéraire de l'époque, et par rapport aux événements politiques du moment.
Voici les entrées possibles sur l'oeuvre :
- note d'intention de Victor Hugo sur Hernani
- rapport du comité de censure
- décors
- costumes
- Nouveautés d'Hernani dans la vie littéraire parisienne
- texte : acte I

Voici donc un véritable survol d'Hernani de Hugo remise dans son contexte. Pas d'étude plus précise sur la synthaxe, le vocabulaire, ou toutes les autres techniques habituelles proposées pour étudier littérairement une oeuvre romanesque. Le parti-pris a été de resituer dans son contexte historique la vie et les oeuvres de Hugo, et non de faire une étude des textes de Victor Hugo.
On peut par ailleurs lire un nombre impressionnant d'œuvres très importants dans le chapitre'Index'.
Notons le passage obligé pour ouvrir le chapitre sur Hernani : un écran de Victor Hugo jeune, ainsi qu'une citation du moment. Jean-Pierre Soussigne, l'auteur explique très bien ce choix :
"Il fallait que les gens sachent que Hugo n'a pas toujours eu la barbe, n'a pas vécu l'art d'être grand-père à 30 ans, et donc qu'Hernani et une œuvre unique mais écrite par un Hugo qui a 27 ans. Pour moi, il fallait un chemin obligatoire par cette information" .

L'autre parti pris est de choisir des oeuvres moins connues de Victor Hugo : ses dessins, ses caricatures, ainsi que des extraits de textes moins connus.
Jean-Pierre Soussigne reconnaît même qu'il aurait aimé aller plus loin dans ce sens. En effet, si le temps le lui avait permis, il aurait ajouté un chapitre expliquant les prémices du surréalisme dans l'œuvre de Hugo, "évidemment pas dans les œuvres comme Les Misérables ou Notre Dame de Paris, mais dans d'autres moins connues ".

Le support CDRom permet d'entremêler le texte, les images et le son.
Jean-Pierre Soussigne a utilisé au maximum la possibilité de cumuler ces trois médias. Il exige de notre cerveau que nous puissions lire, regarder, et écouter, en même temps, trois sujets différents. Il déclare lorsqu'on lui parle des fameux écrans qui détiennent à la fois une citation qui défile, un texte lu par la voix de Victor Hugo, ainsi qu'une biographie à lire : " c'est moi qui ai pensé à mettre tous ces médias sur un même écran. Effectivement, c'est novateur, mais on me l'a reproché. On a dit que c'était illisible. J'aime bien moi titiller les sens. C'était une volonté de départ. C'est d'ailleurs un peu comme cela que je fonctionne, j'aime faire travailler les différentes parties de mon corps, un peu comme si c'était du sport."

Cela crée une ambiance toute hugolienne : la foison, le gigantisme, d'un homme de lettre politicien, dessinateur, caricaturiste...
Les chemins, les liens entre les grands chapitres, les retours, les possibilités de découverte de l'auteur sont en nombre gigantesque, à la limite du surplus. L'avantage, c'est que l'on a l'impression qu'à chaque ouverture du CDRom, on ouvre un cd que l'on ne connaît pas. Ce foisonnement est d'ailleurs un choix volontaire du concepteur, puisqu'il déclare :
"L'écriture multimédia détient un rapport avec la liberté au sens large qui est très spécial, très ambigu. Sur certains écrans du XIX° siècle de Victor Hugo, il existe pas moins de 18 entrées possibles ! Cette liberté a été volontaire : elle participe à l'amplitude de l'œuvre de Hugo. S'il y au autant de chemins, c'est pour montrer le gigantisme de Hugo, ses liens avec toutes les strates de la société du XIX° siècle. "

La somme impressionnante des thèmes abordés et le graphisme évocateur créent par cette forme de déambulation au travers du XIX° siècle une sensation unique d'imprégnation dans un siècle foisonnant d'innovations de grands hommes, et de grandes interrogations.

Ces liens et rapprochements sont particulièrement bien réussis, pour ne pas dire plus. On sent dans le travail de l'auteur une recherche d'arborescence qui corresponde complètement à Hugo. Le script n'est pas seulement là pour ranger la somme importante d'informations sur l'auteur. Mais il met en valeur, prouve, et exprime un homme, son caractère, son œuvre gigantesque.

 

Ce CDRom est donc un véritable survol d'un siècle et d'un homme : Victor Hugo.
Ont été utilisées au maximum les possibilités de cumuler les supports image-son-animation pour créer une ambiance de foisonnement, de gigantisme, à l'instar de ce que fut Victor Hugo dans son siècle.
Promenade certaine dans un siècle foisonnant, Le XIX°siècle de Victor Hugo, est avant tout une découverte de l'homme, de ses entrailles. Et c'est grâce au travail de Jean-Pierre Soussigne, auteur dramatique et metteur en scène, à sa recherche de la quintescence de Hugo, à son immersion complète dans un homme, un siècle et une œuvre que le CDRom le XIX° siècle de Victor Hugo est unique et aussi profond.
C'est enfin un véritable CDRom culturel par sa réussite ionographique et musicale, mais aussi grâce au choix des Editions Havas Interactive et Arborescence d'avoir opté pour une politique d'auteur dans la création CDRom.
C'est en fait grâce à l'alchimie de tous ces éléments que l'on voit vibrer numériquement notre gigantesque auteur national Victor Hugo.


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