Quel est l'historique de votre société ?


La société [BaBeL@StaL] a été créée en mai 1995, par Philippe Feinsilber, (de formation chimiste !) puis il fut vite rejoint par Olivier Mével. Leurs premiers sites furent le site de la fondation Napoléon et le site du Crédit Commercial de France. Quand je suis entrée chez BaBeL en janvier 1997, nous étions 7 personnes. J'y suis rentrée pour organiser l'administratif. Le gros boum au niveau du personnel se situe sur un an de mars 98 à maintenant. En janvier 1998, nous étions 12, nous sommes maintenant 51.

Quel est votre parcours personnel ?

Mon parcours est plutôt atypique. J'ai fait des études de langues (anglais et russe). J'ai travaillé dans l'événementiel culturel, institutionnel et commercial. Pendant une période de chômage, je me suis formée aux outils du multimédia, avec beaucoup de bonheur, principalement à la création de cd roms. Puis j'ai rencontré Philippe Feinsilber et Olivier Mével par coïncidence. Ils avaient besoin de quelqu'un pour organiser le service administratif de la société. J'ai été aussi en charge du site de la fondation Napoléon, en tant que chef de projet. Je suis partie en congé maternité. A mon départ, nous étions une quinzaine. Quand je suis revenue, nous étions une trentaine. Ma société avait complètement changé en quelques mois, il a donc fallu que je la redécouvre, que de nouveau je me fasse une place. Ce fut une nouvelle étape personnelle au sein de BaBeL.

N'y a-t-il pas un chemin important entre l'administratif et les ressources humaines ?
En raison de la croissance extrêmement rapide de Babel, nous avons à ce moment, décidé de mettre en place une véritable politique de ressources humaines et de recrutement. Nous avons à cette même période recruté un comptable. A partir du moment où mes responsabilités administratives ont été déléguées, tout naturellement, j'ai été en charge de cette nouvelle dimension au sein de BaBeL, d'autant plus que je le faisais déjà, en partie, de fait. Je suis actuellement épaulée par un consultant indépendant, et je suis à l'extérieur une formation au recrutement. Ceci est mon expérience personnelle, mais elle est en fait très révélatrice de l'esprit : on commence quelque part, mais si on a besoin ou envie de développer d'autres compétences, [BaBeL@StaL] encourage ces innovations et mouvements.

Quelle est votre politique de management du personnel ?


La veille technologique par exemple chez [BaBeL@StaL] est l'affaire de tous. Bien que la taille de la société soit maintenant conséquente, nous n'avons pourtant pas formalisé la veille technologique autour d'une seule personne responsable. Notre système d'intranet nous permet d'échanger les nouveautés découvertes ainsi que nos connaissances.
Au même titre, nous ne sectorisons pas les métiers chez [BaBeL@StaL]. Nous tentons de les mélanger, pour qu'il y ait des transferts de connaissances et de savoir, de façon à ce que tout le monde ait conscience des contraintes et des possibilités de chacun et de chaque métier. Pour moi, cet élément est très important. C'est à ce titre-là qu'on a mis en place des mini-formations. Les gens de l'administration se sont mis à voir ce qu'était le html par exemple, et inversement les développeurs, ont appris à remplir un bon de commande. Tout cela permet la cohésion, voire la fusion. On a aussi, en dehors des activités de travail proprement dites, une équipe de rollers qui s'est créée spontanément au sein des salariés de BaBeL qui se retrouve tous les mercredis soir. Tout cela a créé une cohésion entre les salariés. Voilà la culture d'entreprise : s'impliquer et faire vivre notre société, ensemble, en équipe.

Comment recrutez-vous et qui embauchez-vous ?


Nous avons une formule qui a prouvé son efficacité : je vois les candidats une première fois, pour discerner les aspects de leur personnalité et les possibilités d'intégration au sein de [BaBeL@StaL]. Puis le candidat rencontre la personne du métier qui recrute et qui valide les compétences professionnelles. Il faut savoir que les compétences professionnelles s'acquièrent plus facilement qu'une personnalité, qu'une forme de souplesse ou d'adaptabilité. Notre activité est centrée sur l'Internet, avec trois axes, le marketing-conseil, les technologies, et les métiers de la création artistique (conception graphique et contenus éditoriaux).
Pour ce qui concerne les développeurs informatiques, en premier lieu, nous embauchons des ingénieurs, qui ont une idée de ce qu'est l'Internet mais par forcément. Ils doivent surtout avoir une bonne connaissance des systèmes d'information et des différents langages de programmation.
Pour ce qui est des développeurs html, ce sont souvent des autodidactes. Il n'y a pas vraiment matière à un diplôme pour le savoir html.
Pour ce qui est du pôle créatif, nous avons intégré des gens qui avaient fait de l'Internet mais également du cd-rom et qui se sont vite acclimatés au monde de l'Internet. Les graphistes plus traditionnels sont forcément déjà passé par la PAO, et donc connaissaient l'outil informatique. Il faut savoir que les outils sur l'Internet se développent tellement rapidement, que tout le monde est toujours en formation.
Pour ce qui est des postes de conseil-marketing, ce sont souvent des professionnels du conseil qui se sont mis au milieu Internet très rapidement.

Croyez-vous être représentatif des autres sociétés de votre secteur ?


J'avoue ne pas connaître véritablement ce qui se passe chez les autres car nous ne sommes pas en recherche de références. Mais au vue de la presse, les évolutions de [BaBeL@StaL] ressemble bien au reste du secteur. Les dysfonctionnements, les récriminations, et les questionnements face aux directions sont assez similaires au sein de sociétés en pleine expansion et à fortiori œuvrant dans le domaine d'Internet. Ce qui me paraît essentiel au sein de ces structures, c'est qu'il y ait une véritable appropriation des salariés pour leur entité de travail. L'écoute en tous cas au sein de la notre est réelle. Chacun peut soulever un problème, et imaginer des solutions. Nous ne sommes pas que des pions, ce qui est très valorisant, et aide à la bonne marche de la société.

Quelles sont les évolutions des candidatures que vous recevez et recrutez ?


Nous sommes dans une phase de professionnalisation de tous les métiers. Nous avons besoin de personnes qui ont une véritable vision du média, qui encadrent nos juniors et forment le reste de l'équipe. On avait au début du recrutement soit des pros de l'Internet, mais pas de pro dans un métier spécifique, puis on avait des professionnels dans leurs métiers mais pas de l'Internet. On recherche maintenant des gens qui ont cette double compétence. Ces gens-là sont plutôt rares. Aujourd'hui pour les chefs de projet et les développeurs informatique, la demande est très ouverte. Il y a de nombreuses propositions de la part des entreprises et peu de candidats. Les salaires sur ces postes ont considérablement augmenté depuis un an. Mon travail est d'autant plus intéressant, qu'au-delà du recrutement, je dois être garante de l'intégration sur le long terme des nouveaux embauchés et donc créer une bonne ambiance de travail (garante du climat social) et de bien être (garante d'un bon investissement de chacun).
Les ressources humaines ce n'est pas seulement recruter des gens, c'est surtout leur donner les moyens de s'intégrer et à terme, de se réaliser et de s'épanouir au sein d'une société.

Quel sont vos supports de recrutement?


Nous sommes en train de chercher de nouveaux moyens pour toucher les candidats. Nous utilisons le site de l'INA, qui est très performant. Nous sommes en période d'identification des supports presse. Jusqu'à présent notre expérience presse est moyennement concluante.
Nous allons tenter de nous rapprocher des écoles de commerce, parce que par expérience nous avons découvert que ces formations donnent des gens qui s'adaptent très vite. Nous allons tenter d'être présents lors des forums et colloques d'embauche. Mais ces supports ne résolvent pas notre problème de trouver des pros. La solution est souvent de passer par des cabinets de recrutement.

Quel est le profil type pour travailler dans le multimédia ? Quel conseil donner à une jeune personne sortant avec son baccalauréat et qui doit choisir sa formation ?


J'aurais beaucoup de mal à vous dire quel est le meilleur profil. Les filières classiques comme les écoles traditionnelles de formation aux métiers de la création graphique (Beaux Arts, Arts Appliqués,…),comme les écoles de commerce ou bien les écoles d'ingénieurs, sont pertinentes. En revanche, ce qui fera la différence, c'est que les candidats doivent avoir la volonté de s'investir dans un domaine à très forte croissance et en permanente évolution. Ce qui relie tous ces métiers c'est la notion de passion. Notre personnel vient de tellement d'univers différents. En l'état actuel, je n'ai pas de réponse. Notre société est en train de se stabiliser jusqu'à la prochaine étape en terme de croissance ce qui implique qu'elle est encore par ailleurs en recherche d'organisation et d'équilibre.

L'emploi dans le multimédia, un leurre ou une réalité ?


Il y a du travail dans le multimédia, en tous cas dans le domaine de l'Internet, c'est une évidence. Le domaine Internet est porteur, il explose, c'est un monde d'opportunités...